Le non mort, recule, rampant, ses armes éparpillées un peu partout autour de lui. La peur, un sentiment qu’il n’avait plus ressentie depuis sa nouvelle vie s’est emparé de ses tripes cadavérique. Il lève ses yeux caves qui, pourtant, arrivent encore à voir vers l’homme qui s’approche, le pas lourd, les éclairs verts de son arme éclairent la pièce et ce qu’il reste de son escouade, de ses frères d’armes. Galric, car c’est ainsi qu’on le nomme, jette un regard rapide derrière celui qui se présente comme son bourreau alors qu’il n’a pourtant pas prononcé un mot et aperçois la monstruosité qui chasse aux cotés du semeur de mort, monstruosité naturelle à sept pattes au lieux de huit, la chitine portant les marques des batailles que la chose à déjà livrée, Mathilda sa compagne dans la vie et dans la non mort fut la première à tomber, emportée par cette chose colossale ne laissant derrière elle qu’un cri bref et étouffé. Alors lui et le reste de ses hommes en tentant de faire face s’étaient repliés dans une petite maison en ruine, tentative vaine quand l’assaut survint à la fois du toit et de la porte d’entrée, Godric et Helena qui tenaient la porte furent les premiers emportés par la morsure de cette étrange épée et enfin vint Armina, prise par l’araignée depuis le toit décrépit. Cependant, il reste un passage, une ouverture entre ses deux ennemis, s’il court assez vite peut être qu’il leur échappera et, alors même que cette pensée d’espoir lui traverse l’esprit, la bête se tourne vers lui, posant ses huit yeux sur ce qu’il sait être sa proie, pourtant, elle ne bouge pas, maitrisant ses instincts alors que son dos rencontre un mur, il est fait, c’est terminé, la fin de cette existence sera peut-être un soulagement.
« Anatharezim. Parle »
Le non mort baisse les yeux sur la pointe de l’arme qui se présente là où se trouvait son cœur, puis la suis dans toute sa longueur, remontant le bras armuré à la façon des archers de l’homme, son épaulière, son visage impassible et borgne. Un couple estropié qui a vaincu a lui seul son escouade de six soldats… Selon les préceptes de la Dame Noire, la mort serait tout ce qu’il méritait, pourtant depuis l’avènement de sa successeuse l’espoir d’une nouvelle vie était permis et l’humain venait de tout balayer en quelques minutes à peine.
« Je ne sais pas… »
Il n’a pas de réponse à apporter. Il sait que mentir ne servirai à rien, il affronte son sort car s’il est désormais défait, brisé il fut guerrier. Alors résigné il observe l’arme se redresser, il sent son acier enchanté mordre sa gorge, puis le néant salvateur l’emporte, également. Sa séparation avec Mathilda n’aura pas été longue.
***
Melkior rengaine la Main de la Dame en soufflant lentement par le nez. Il écumait la forêt des Pins Argentés depuis un moment en quête de renseignement, d’un indice sur cet obscure nom « Anatharezim » il ne trouvait rien. Tantôt écumant les rayonnages d’ancienne bibliothèque en ruine, tantôt interrogeant au hasard les soldats, cette situation l’agace et comme souvent, Tarantis lui fait écho :
« Nous chassons le vent Père des Couvées. »
« Tu sais très bien que non. Nous chassons seulement sur le mauvais terrain. »
« Tissons notre toile dans ce cas et attendons. »
Tisser une toile, une idée typiquement aranéenne et pourtant pleine de sens, et celui qui n’aimait pas la politique y était de nouveau contraint.
« Ils n’accepteront pas. Les nôtres n’ont pas assez changé. » Argumente t’il, sachant à qui son familier pense.
« Laisse les d’abord en juger par eux même. Nos petits ne peuvent grandir sans prendre de risque »
« Et sur toute une couvée seul un ou deux survivent. »
« Si c’est le prix à payer. »
« Nous le paierons » Conclue t’il en cœur avec Tarantis.
Leur décision est prise. Reste désormais à la mettre en œuvre. Cette fois ils seraient seuls, le Père des Couvées n’interviendrait pas, cette mission était autant vitale qu’un test pour cette équipe qu’il avait soigneusement constitué, il leur faudrait tout de même un nouveau leader et la personne qu’il choisirait ne voudrait pas de cette tâche, à raison.
